La foi du Général |
L'empreinte du catholicisme se retrouve dans de nombreuses prises de position du général de Gaulle, par exemple dans son refus de l'idéologie nazie ou dans l'attention qu'il porte au sort des plus pauvres. Il garde de ses origines du Nord un profond attachement au catholicisme social. En septembre 1958, son amitié avec le chancelier allemand Konrad Adenauer a pour soubassement la foi catholique qu'ils partagent. Si la foi du Général est constitutive de sa personnalité, elle n'est pas repliée sur elle-même. Au contraire. De son père dreyfusard, de Gaulle a hérité une ouverture d'esprit vis-à-vis des autres confessions et prendra la défense des Juifs pendant la guerre. Sa foi n'est pas conquérante : en tant que président de la République, il applique strictement la loi sur la laïcité et refuse - sauf rare exception - de communier en public. Sa foi, enfin, n'est pas synonyme de conservatisme social : le Général donne son feu vert à l'adoption de la loi sur la pilule contraceptive en 1967. A sa mort, le 9 novembre 1970, c'est en simple chrétien qu'il est enterré dans le petit cimetière de Colombey-les-Deux-Eglises, sans autre ornement sur sa tombe que la croix, et sans autre mention que son nom : « Charles de Gaulle, 1890-1970 ».
Frédérique Neau-Dufour, historienne, spécialiste du général de Gaulle. |
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La religion est au cœur de la formation et de la pensée de Charles de Gaulle. Elevé selon la tradition catholique par une mère très pieuse, de Gaulle suit l'enseignement des jésuites et reste toute sa vie habité par une foi vivante et profonde. Il l'évoque à plusieurs reprises, par exemple au sujet de sa fille Anne, née en 1928 et atteinte de trisomie : « Anne est une grâce de Dieu dans ma vie ». Ou encore en 1941, alors qu'il organise la résistance depuis Londres et Brazzaville : « Je suis un Français libre. Je crois en Dieu et en ma patrie. Je ne suis l'homme de personne. » |
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